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Jacques Obriet, secrétaire de l’association « Les Amis du Caporal Louis Barthas »

Au nom des « amis du caporal pacifiste Louis Barthas » je vous remercie d’avoir répondu à l’invitation de la Libre Pensée, de l’ARAC, du Mouvement de la Paix et de notre association.

Je vous souhaite la bienvenue au pied de la stèle dédiée à notre illustre tonnelier Peyriacois.

Une fois plus nous demandons au président de la république la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de la Grande Guerre 14-18.

Durant le premier conflit mondial de 1914, qui fit des millions de morts sur les champs de bataille et dans les tranchées, il existe aussi un crime barbare que fut l’exécution, par leur propre armée, de centaines de soldats.   

Pour la France, les historiens estiment à environ 650 fusillés pour l’exemple sans compter les exécutions sommaires et les exécutés non recensés.

Un seul fusillé pour l’exemple c’est déjà un crime de guerre, mais des centaines sont des crimes contre l’Humanité.

Les soldats exécutés ont été fusillés collectivement par des pelotons d’exécution et devant les troupes rassemblées afin d’obtenir d’eux, par la terreur,  une obéissance aveugle aux ordres hallucinants de la hiérarchie militaire.

En 1916, les offensives de la Somme et de Verdun furent le summum des massacres que connut la Grande Guerre. Durant des mois des dizaines de milliers de soldats s’affrontèrent  sans merci : 300 000 morts  parmi les belligérants à Verdun ; et 450 000 dans la Somme.  Sans aucun gain militaire de part et d’autre.

Ce qui n’empêcha pas le général Nivelle de lancer le 16 avril 1917 une nouvelle offensive au « chemin des dames »  qui fit en 3 jours 40 000 morts et 90 000 blessés de plus.

Ni lui, ni les généraux Joffre et Castelnau ne firent dégradés, passés en Conseil de Guerre et condamnés pour avoir envoyé des milliers de poilus à la mort.

Par contre en 1917, Pétain fraichement nommé chef des armées usera pleinement de ses pouvoirs discrétionnaires pour ordonner l’exécution immédiate de 7 condamnés à mort pour « désobéissance devant l’ennemi »

Il était clair pour lui, que des soldats même valeureux, même épuisés, même mal commandés n’avaient pas à se permettre des mouvements de protestation collectifs.

Des exemples de ce type furent nombreux durant ce conflit qui fut d’une sauvagerie inouï.

Il est temps d’effacer cette tâche sur notre mémoire collective et de rétablir l’honneur de ces hommes victimes de décisions arbitraires  et criminelles. 

« La patrie, la gloire, l’honneur militaire ne sont que des vains mots pour masquer ce que la guerre a d’effroyablement terrible », écrivait Louis Barthas dans ses carnets.

Oui il est grand temps en rappelant cet épisode peu glorieux de l’histoire de France, d’affirmer que la guerre devrait être déclarée hors la loi car c’est le plus grand fléau de l’humanité.

 

 Marc Fraisse, membre du Bureau du Comité de paix audois

Non les responsables de la guerre 14/18 ne sont pas à rechercher parmi les 74 millions de soldats mobilisés de part et d'autre, pour la grande majorité des paysans et des ouvriers. En pleine période de conquêtes coloniale qui exacerbe les tensions entre les empires, c'est bien la classe dominante qui a entraîné cette multitude au carnage. Des hommes se sont mobilisés pour empêcher cette guerre, et parmi eux J Jaurès, mais malheureusement ils n'ont pas été entendus. Sans cette guerre pas de morts pas de fusillés

La  grand peur de l’indiscipline face à la boucherie

 En 1914, c’est la bataille de la Marne et la « course à la mer ». L’utilisation massive de l’artillerie, de nouvelles armes comme les mines, le fusil-mitrailleur, la grenade, le lance-flamme et les gaz asphyxiants (à partir d’avril 1915) rendait suicidaire l’attaque traditionnelle. En décembre, on entrait dans la guerre des tranchées, l’enfer pour les soldats : la boue, les rats, les poux, les hurlements, la mort par les bombardements et les assauts suicidaires.

Il y eut en moyenne, sur toute la durée de la guerre, 900 tués par jour chez les soldats français  (1300 pour l’armée allemande). En tout, 1 400 000 tués (10 % de la population active masculine et 18 % des appelés) et 4 266 000 blessés : 70% des mobilisés furent soit tués, soit blessés.1

Les premières semaines furent encore plus meurtrières. Entre le 6 août et le 13 septembre 1914, les combats ont fait 100 000 morts côté français et deux fois plus de blessés, disparus et prisonniers. La seule journée du 22 août, 27 000 soldats français étaient tués et on estime à environ 10 000 les soldats allemands décédés le même jour.

L’obsession des généraux français était d’éviter toute retraite, toute débandade des soldats au pantalon rouge, portant un képi sous le déluge des bombardements.

Le général André Bach dans son livre "Fusillés pour l' exemple" qui bien que faisant partie du sérail n' hésite pas à glisser entre les lignes que ces décisions plus inhumaines que malheureuses furent prises par des haut responsables gradés dont la plupart avaient déjà appartenu à l' armée impériale (1870) et qui tous faisaient partie de la très haute bourgeoisie si ce n' était la noblesse et dont encore aujourd'hui le lobby de leur descendants s' oppose à toute réhabilitation pour ne pas "salir" la mémoire de leurs aïeux tous décorés et tous morts dans leur lit mais pour la France.

En1913, le gouvernement portait la durée du service militaire de deux à trois ans. L’ensemble des organisations ouvrières s’opposait à ce projet, notamment la CGT et le Parti socialiste (SFIO)3.

La SFIO et la CGT organisèrent des meetings et manifestations contre la loi, dont celle qui réunit le 25 mai près 150 000 personnes au Pré-Saint-Gervais, avec des dizaines d’orateurs parmi lesquels Jaurès.

Plusieurs dizaines de soldats, considérés comme des meneurs, furent arrêtés et promis au conseil de guerre. Des perquisitions eurent lieu dans 88 villes ; à  Paris, au siège de la CGT et de la Bourse du travail.

Durant le conflit, l’obsession de l’état-major était de mettre au pas ceux qui étaient mobilisés, d’empêcher toute forme d’indiscipline face à la boucherie. Car les soldats reculaient devant le déluge d’artillerie, se perdaient dans la débandade, refusaient d’obéir à des ordres inapplicables ou aberrants, se mutilaient volontairement, voire choisissaient de se rendre à l’ennemi... On les punit, le plus souvent pour un abandon de poste devant l’ennemi  (refus de sortir des tranchées sans préparation, repli non maîtrisé…) ou une désertion (seront ainsi condamnés des soldats tout simplement égarés, ou en état de choc), non parce qu’ils étaient des exceptions, mais parce que tous étaient tentés de faire comme eux. Il fallait être rapide et expéditif.

L’état de siège proclamé le 2 août 1914, l’armée détenait alors des pouvoirs exceptionnels tant sur les militaires que sur les civils. Le gouvernement écrivit le 10 août 1914: « si les nécessités de la discipline et de la défense nationale vous paraissent exiger impérieusement l’exécution immédiate des sentences, vous laisserez son libre cours à la justice sans m’en référer. » Le 1er septembre 1914, Millerand, ministre de la Guerre, autorisait les généraux à faire exécuter les sentences sans possibilité de recours au président de la République.

Joffre, qui rendait la troupe responsable des échecs du début de la guerre, réclama par dépêche télégraphique une accélération des procédures judiciaires, car la lenteur « empêche de faire des exemples qui sont absolument indispensables ». Il demanda la création de conseils de guerre spéciaux de trois membres (en général le commandant du régiment assisté de deux officiers), ce que Millerand lui concéda le 6 septembre. La défense n’existait pratiquement pas, l’appel de témoins de la défense était impossible. Les jugements rendus n‘étaient susceptibles ni de recours en révision, ni de pourvoi en cassation. En cas de condamnation à mort, la sentence était applicable dans les 24 heures.

Ces conseils de guerre servaient à sanctionner par de lourdes condamnations comme la peine de mort, mais aussi à « édifier », à prévenir par l’exemplarité des peines, « infiniment supérieure au point de vue du châtiment. Il s’agit moins de punir un coupable que d’empêcher par la sévérité de la répression la contagion du mal »4. Le commandement craignait avant tout la contagion de l’indiscipline et n’avait qu’une réponse : la fermeté dans la répression de la moindre défaillance, parfois de la moindre suspicion de défaillance.

Ce qui était important n’était pas la justice, mais l’impact sur le reste de la troupe afin de maintenir le sens du sacrifice pour mener à bien le combat. L’indulgence dans l’application de la peine pourrait nuire à la discipline, à l’obéissance, paraître une manifestation de faiblesse, favoriser des comportements de lâcheté dans les combats, d’abandon de poste, de mise en danger de la vie des camarades… Il fallait s’en garder à tout prix. Le général Philippe Pétain déclare en 1915 : « Pour maintenir l'esprit d'obéissance et la discipline parmi les troupes, une première impression de terreur est indispensable ».

Indiscutablement, il y a eu la volonté de faire des exemples, au-delà de celle de faire d’un condamné un exemple. Il a été mentionné que  des officiers falsifiaient des témoignages, sélectionnaient ou tiraient au sort les soldats à passer par les armes, et cela dans toutes les zones de combat.

Les fusillés sont un des sujets des tiraillements entre pouvoirs civil et militaire, qui permirent aux premiers de reprendre la main sur les seconds dans tous les domaines, dont celui de la justice.8 A la fin de l’année 1915, les conseils de guerre spéciaux furent supprimés. Le 27 avril 1916, la loi acceptait les circonstances atténuantes et la présence de la défense, mais le pourvoi en cassation était rejeté au nom de la rapidité nécessaire à cette justice des temps de guerre et remplacé par un conseil de révision.

Après la Première Guerre mondiale, un combat sera mené, notamment par les familles9, les associations d’anciens combattants et la LDH, pour la réhabilitation de ces fusillés pour l’exemple. Une cinquantaine d’entre eux ont été réhabilités dans les années 1920 et 1930, après de nombreux débats au parlement.

Ce combat a permis de mettre en évidence la violence exercée par l’État et la hiérarchie militaire contre les soldats, les diverses formes de résistance qui ont existé dès le début face à la boucherie impérialiste, les simples stratégies d’évitement, les divers accommodements, les fraternisations (cf. Noël 1914), les accords tacites mis en place dans les tranchées y compris avec « l’ennemi », mais aussi la désertion, les automutilations, les refus d’ordres meurtriers.

Le refus de cette guerre était là, bien présent. Il a fallu l’injustice militaire, le crime des fusillés pour l’exemple afin de tenter d’obliger les soldats à marcher au carnage.

Tout ce qui précède nous conforte, au Mouvement de la Paix, dans notre conviction qu'il faut que la France réhabilite de manière collective tous les fusillés pour l'exemple.

Pour ne pas revivre ces horreurs de la guerre et toute la cohorte des suites négatives qui n'en finissent pas de marquer les corps, les esprits, les paysages et l'économie, des décennies et des décennies après l'arrêt des combats, le Mouvement de Paix prône pour changer le monde :

Le renforcement de la culture de la Paix par l'éducation

L’abolition des armes de destruction massives dont les armes nucléaires

Un développement économique et social durable

La diminution des dépenses militaires

Le respect de tous les droits de l'homme

L'égalité entre les femmes et les hommes

De favoriser la participation démocratique des citoyens

De développer la tolérance et la solidarité.

 

Brigitte Pastor, fédération de La Libre Pensée

Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,

Je vous apporte ici le salut fraternel de la Fédération nationale de la Libre Pensée et de la Fédération  audoise de la Libre Pensée.

Je tiens à remercier la mairie de Peyriac-Minervois qui nous a permis d’organiser ce 8ième rassemblement pacifiste autour de la stèle de Louis Barthas, l’enfant du pays qui fut poilu et auteur des carnets de guerre bien connus où il dénonce avec force la guerre et ses auteurs

Ce rassemblement pacifiste fait partie d’une longue liste de rassemblements internationalistes et d’initiatives contre la guerre, qui se déroulent autour du 11 novembre. La Libre Pensée entend à ces occasions condamner encore et toujours les guerres passées, présentes et à venir.

La Fédération nationale de la Libre Pensée se réclame depuis toujours de l’antimilitarisme internationaliste et pacifiste. Elle condamne toutes les guerres impérialistes et les « opérations extérieures » qui ne sont que relents de conquêtes colonialistes. Selon l’expression de Paul Valéry : « Les guerres sont faites par des gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent très bien, mais qui refusent de s’entretuer ».

Le Congrès national de la Libre Pensée, réuni à Bourg-lès–Valence du 23 au 26 août 2016, a condamné les bombardements et les destructions menés partout dans le monde. La guerre est sur tous les continents et massacre des centaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards. De plus, « Le déplacement forcé atteint un niveau sans précédent. 65,3 millions de personnes étaient déracinées à la fin de 2015" selon le rapport annuel du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (20 juin 2016). La guerre est une barbarie.

La Libre Pensée rappelle son engagement de toujours contre le militarisme et réaffirme le principe fondamental du droit des peuples à disposer d‘eux-mêmes et non du droit des puissants à disposer des peuples. Elle dénonce le droit d’ingérence qui n’est que le maintien de l’oppression coloniale. Le Congrès de la Libre Pensée exige l’arrêt des interventions militaires extérieures dans tous les pays.

La Libre Pensée exprime sa totale empathie avec les migrants qui veulent fuir la barbarie et la mort. Elle en appelle à la solidarité internationale pour leur apporter aide et secours et pour faire respecter  leur désir d’installation dans le pays de leur choix.

Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,

Nous sommes à la mi-temps du centenaire de la Première Guerre mondiale et il faut dire les choses. C’est cette guerre qui a inventé les réfugiés et le nettoyage ethnique. Il y eut durant cette guerre 7,7 millions de personnes qui furent déplacées de force dans toute l’Europe.

Le premier conflit mondial, c’est, en quelques chiffres, l’horreur absolue : 75 millions de personnes sous l’uniforme, 10 millions de morts, 21 millions de blessés, 8 millions de prisonniers.  

  Durant ces 5 années de guerre, il y eut en moyenne 900 soldats morts par jour en France, 1 300 en Allemagne, 1 450 en Russie. Il y eut aussi 660 000 civils morts par la faim et les maladies en Allemagne, 400 000 en Autriche-Hongrie, 550 000 en Italie, 600 000 en France, 600 000 aussi au Royaume-Uni, 450 000 en Turquie. La saignée fut telle que dans l’agriculture française, il manquait, en 1921, 1,5 millions de personnes par rapport à 1914 où 44% de la main d ‘œuvre était agricole. Sur les 563 000 Assyro-chaldéens avant la guerre dans l’Empire Ottoman, 250 000 furent massacrés ou tués au combat. Sur les deux million d’Arméniens, un million fut tué. En Serbie, 16% de la population a disparu à la fin de la guerre.

Tout et tous poussaient à la guerre.   

Ils ne furent que quelques poignées à refuser la boucherie, avec le grand Jaurès qui le paiera de sa vie, assassiné pour l’exemple parce qu’il fallait mettre les peuples au pas.

On sait que les dirigeants des partis socialistes passèrent outre à la voix des militants qui s’opposaient à la guerre ; la plupart des partis socialistes des grandes puissances impliquées dans la guerre votèrent les crédits de guerre et interdirent à la classe ouvrière des pays concernés la possibilité de s’opposer - par la grève générale par ex.-

Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,

L’action ininterrompue et unitaire de la Libre Pensée pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple est la marque d’une volonté de dire Non à la Guerre et de promouvoir le droit de dire Non à l’oppression et aux massacres de la barbarie militariste. Nous œuvrons ensemble avec nos camarades de l’ARAC, de l’Union pacifiste, du Mouvement de la Paix, de nombreuses sections de la Ligue des Droits de l’Homme et des syndicats CGT et CGT-Force Ouvrière pour obtenir que Justice et Honneur soient rendus aux 639 Fusillés pour l’exemple.

Cette revendication s’appuie sur la liberté humaine et contre l’oppression qui faisait dire à Emmanuel Kant, il y  a bien longtemps : « Mais j’entends présentement crier de tous côtés : Ne raisonnez pas ! L’officier dit : Ne raisonnez pas, exécuter ! , le financier dit : Ne raisonnez pas, payez, le prêtre dit : Ne raisonnez pas, croyez ! »

Carl Von Clausewitz, celui qu’on présente comme le théoricien de la guerre, a bien expliqué que l’armée n’est que l’instrument de l’administration de l’Etat autorisé à user de violence. Dès lors, toute contestation émanant de l’armée revient à une contestation de l’Etat lui-même

Voilà pourquoi le gouvernement, tous les gouvernements ont refusé la réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l’exemple. Il fallait obéir. Et les 639 soldats ont voulu ne pas mourir pour des ordres imbéciles et meurtriers ; alors ils doivent, hier comme aujourd’hui, être punis. Hier, en les fusillant, aujourd’hui, en refusant de leur rendre leur honneur. Et c’est pour cela aussi que le Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et aux ordres a voulu faire interdire la Chanson de Craonne au cours de la cérémonie au cimetière de Fricourt. Honte à lui, honte à ses commanditaires ! 

Ce combat pour la réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l’exemple est aussi le moyen pour la Libre Pensée de rétablir les faits et de faire connaître la véritable histoire de cette guerre impérialiste et assassine. On voudrait nous faire croire, à l’instar du très clérical Antoine Prost que les millions de soldats sont partis la fleur au fusil et le bonheur aux lèvres. On comprend pourquoi il est un adversaire acharné de la réhabilitation collective de ceux qui, Français, sont tombés sous des balles françaises.

Pendant toute la guerre, des soldats ont refusé d’obéir aux brutes galonnées. En février 1915, des soldats indiens se révoltent à Singapour, 202 hommes jugés, 47 condamnations à mort, 23 exécutions publiques. A l’automne 1916, il y eut une rébellion en Asie centrale, le Tsar ordonne l’exécution de  milliers de personnes.

23 août 1917, une centaine de soldats US se mutinent à Houston dans le Texas, 118 sont jugés, 110 déclarés coupables, 19 pendus et 22 condamnés à la prison à perpétuité. En septembre 1917, à Etaples en France, les Tommies se révoltent contre les conditions de vie qu’on leur impose, 50 passent en cour martiale.

Les désertions se multiplient partout. On compte 180 000 déserteurs en Allemagne, 250 000 en Autriche-Hongrie, 500 000 dans l’empire Ottoman, 470 000 insoumis en Italie. Et la majorité des divisons françaises sur le front en 1917 connaissent les mutineries. L’Humanité se révolte contre la barbarie de la guerre.

Et, comme la paix, c’est la continuation de la guerre sous d’autres formes, quand les Alliés imposent à des soldats canadiens de partir le 21 décembre 1918 combattre les bolcheviks en Sibérie, les soldats se mutinent et refusent de partir. Toutes ces mutineries, ces désertions, ces révoltes trouveront un écho et une redondance dans les combats contre la colonisation, après 1945. La leçon n’avait pas été perdue.

Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,

La guerre, c’est aussi la militarisation à outrance. Ainsi, les effectifs des policiers et gendarmes militaires vont décupler au cours des années pour mater la troupe. La police militaire et les gendarmes sont partout à surveiller les soldats, au front, dans les cantonnements, dans les gares, dans les villes.

C’est l’époque de concentration du Capital et la création de grands groupes industriels. On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour les industriels, disait Anatole France. 

Mais la militarisation des sociétés ne peut empêcher la révolte de se manifester partout. Ce sont les grèves à l’arrière et les mutineries au front. En Russie, 100 000 grévistes en 1916 et 300 000 en 1917, et la lueur de Février 1917 devint la Lumière d’Octobre. Effrayé, le premier Ministre anglais Lloyd George dira : « Toute l’Europe est d’humeur révolutionnaire ».

Amis, Citoyens, Compagnons, Camarades,

La Libre Pensée vous appelle à agir tous ensemble pour la réhabilitation des 639 Fusillés pour l’exemple. Pour cela, parce que nous sommes la République, nous érigerions un monument en leur hommage sur la ligne de Front. Nous vous appelons à y souscrire massivement. Nous avons déjà collecté près du quart de la somme nécessaire.

L’année dernière, nous avions rendue publique une Déclaration internationale pour rendre leur honneur aux Fusillés de tous les pays belligérants. Celle-ci a été contresignée par des associations de tous ces pays. Cette année, à l’initiative aussi de la Libre Pensée, un Appel à la République a été lancé: Nous sommes les descendants des familles des Fusillés pour l’exemple : Nous demandons Justice ! et il est contresigné par des dizaines de familles de Fusillés. Nos camarades qui vont à la rencontre des descendants des Fusillés nous disent à quel point ces familles ont souffert et à quel point notre action pour la réhabilitation est un soulagement pour eux. Nous vous appelons à faire connaître largement cet appel pour qu’il soit signé massivement.

La Libre Pensée organise aussi, avec la participation des associations amies, un colloque  à Toulouse  les 26 et 27 novembre 2016  sur « La guerre contre les nations, la guerre entre les nations ». 

En mai 2017, nous serons à Roucy dans l’Aisne pour rendre hommage aux Fusillés pour l’exemple et aux Mutins de 1917. Soyez avec nous pour dire Non à la Guerre ! Maudite soit la Guerre !

«  Souvent, je pense à mes très nombreux camarades tombés à mes côtés. J’ai entendu leurs imprécations contre la guerre et ses auteurs, la révolte de tout leur être contre leur funeste sort, contre leur assassinat. Et moi, survivant, je crois être inspiré par leur volonté en luttant sans trêve ni merci jusqu’à mon dernier souffle pour l’idée de paix et de fraternité humaine »

Ni dieu ! Ni maître !

A bas la Calotte et vive la Sociale !

 

 

 

Fusillés pour l'exemple - interventions le 20 novembre 2016 à Peyriac Minervois
Fusillés pour l'exemple - interventions le 20 novembre 2016 à Peyriac Minervois
Fusillés pour l'exemple - interventions le 20 novembre 2016 à Peyriac Minervois
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